top of page
Basile (6).jpg

Basile ouvrit les yeux en grimaçant. Ils étaient secs, collés, affreusement irrités, et la lumière éclatante les pénétra en brûlant la rétine. Dans sa bouche, un goût de cendre. Il avait la gorge sèche et la langue pâteuse. Le sang pulsait dans ses oreilles, il avait le tournis, son cœur s'emballait encore au rythme des basses depuis longtemps éteintes. Comment était-il rentré ? Il s'en souvenait à peine ; de la fin de sa soirée, il n'avait que des flash hallucinatoires. Il se souvenait seulement que l'envie de vomir avait fini par devenir plus forte que celle de boire. Du reste, tout était flou. Deux jours de fêtes, et un mal de crâne à devenir fou. Il porta sa main à son visage pour l'essuyer, et crut un instant qu'elle s'était dédoublée. Il avait faim, il était déshydraté, n'avait pas bu d'eau depuis les dernières vingt-quatre heures, et ne rêvait que d'une chose, un burger de la taille de l'Alabama. Son ventre grogna et il se redressa. Putain... Encore un peu, et il allait s'évanouir. Tout son corps tremblait, surtout ses mains, qui s'agitaient sans qu'il puisse les contrôler. Loin de lui le rêve d'une nuit sans lendemain. Il porta un regard à la fenêtre, le ciel était gris, et bas, et lui revinrent avec amertume les rires avinés de ses amis. L'euphorie de la nuit lui échappait, pour ne laissait place qu'à une sombre désespérance. Le trouble chimique dans son organisme et la solitude étaient un trop brusque retour à la réalité. Pourquoi fallait-il qu'il soit seul dans ce triste appartement ? Il s'assit au bord du lit, et attrapa son pantalon échoué au sol. Ses longs cheveux noirs retombèrent dans un effluve de tabac froid et d'alcool. Tout son corps sentait le vice et se tendait sous l'effet de ses pêchés. Il fouilla ses poches, et ne retrouva que son téléphone, une paille froissée et un peu de poudre bleue. Plus de clopes, plus de coke... la redescente allait être longue.

Basile (8).jpg
Basile (7).jpg
bottom of page