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Jacob McLuhan

Son souffle se brisa dans un dernier soupir et ses paupières se levèrent pour découvrir un faisceau de lumière dorée qui faisait danser la poussière devant lui. Il lâcha son membre gonflé, palpitant, pour lever sa main gluante au-dessus de lui et observer la couleur blanchâtre de sa semence d'adolescent. Autour de lui, des murs clairs, des draps en coton, qu'il sentait sous ses cuisses à peine dénudées, des visages inconnus sur des photographies soigneusement accrochées, et des rideaux légers, qui filtraient délicatement la lumière du soleil d'été. C'était donc à ça, que ressemblait son intimité ? Devant le spectacle de cette chambre d'adolescente, il se souvint comment il en était arrivé là. Il l'avait vue, remonter la rue, blonde, magnifique, et son cœur s'était mis à cogner férocement dans sa poitrine. Il l'avait observée jour après jour, se délectant de ses formes, de sa poitrine épanouie, de sa peau pâle, de ses hanches qui se balançaient pudiquement, de la blondeur de ses cheveux ondulants, et de ce regard, légèrement absent ; deux beaux yeux gris qui cachaient quelques terribles secrets. Cette apparition quasi-mystique faisait vibrer son âme, frissonner sa peau, asséchait sa gorge et nouait son estomac. Elle était si proche, et lointaine en même temps, il pouvait sentir son parfum sans jamais pouvoir s'en saisir. Elle était devenue l'héroïne de son monde intérieur, elle se glissait dans ses rêves, le suivait toute la journée sans qu'elle lui ait jamais parlé. Il était la tâche sombre qui se répand inévitablement sur la page immaculée, celui qui voit au-delà du dicible, connaît du monde et des hommes les plus noirs secrets et elle, elle était au-dessus de tout cela, une reine, sa reine, le fruit de tous ses désirs. Elle était parfaite, il aurait pu la créer lui-même. Il l'avait créée. Dans son monde, elle était sienne. Plein de passion, il s'était glissé sous ses draps pour fantasmer une nouvelle fois. Mais alors le cliquetis des clefs dans la serrure de l'entrée fut un brusque retour à la réalité... Il fallait partir avant d'être vu.

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